Pour en savoir plus sur l’histoire du radar en général, vous trouverez les publications de notre ami Yves Blanchard sur le réseau social « Researchgate »en suivant le lien ci dessous : https://www.researchgate.net/profile/Yves_Blanchard3
Catégorie : recherches aux archives
Un objet du Camp de Saint PABU

Olivier DACOSTA, est passionné de bunker et d’histoire militaire. Il aime à remettre les objets dans leur contexte et les faire parler : « Cela est passionnant ». Collectionneur de matériel militaire, il avoue un faible pour le papier “allemand” tel que livrets militaires ou les colis Feldpost (Service postal allemand militaire).
Il nous fait partager sa découverte en relation avec le camp de Saint PABU. Il s’agit d’un colis postal adressé à un soldat qui s’avère faire partie de la« 10. Kompanie Luftnachrichten-Regiment 54 », régiment présent à saint PABU en 1943, identifiée par le Feldpost L 42432A.
Ce petit colis a été envoyé au funk-gefreiter Elias Senft en juillet 1943. Elias Senft était un opérateur des transmissions affecté au site de Saint PABU, position Re500 codifiée “Pinguin”. Ce colis semble avoir servi 2 fois car les adresses sont réécrites au dos, peut-être pour le retour ?
Voici donc au travers de ce modeste témoignage le premier objet daté ainsi que le nom d’un soldat appartenant à camp de Saint PABU.
Merci à Oliver et a ceux, qui comme lui, partagent leurs découvertes.
REQUISITION DES HOTELS
Alain Floch, est professeur d’allemand en retraite, il effectue des recherches à partir de nombreuses sources qui lui ont permis d’écrire des ouvrages sur L’occupation allemande.
Au cours de ses recherches aux archives départementales, il a découvert des documents sur Saint Pabu et a proposé de les partager.
Il s’agit d’une série sur les réquisitions des maisons et hôtel de Saint PABU. on y apprend que « l’hôtel de la mer » a été réquisitionné le 16/11/1942 pour servir de cantine aux soldats. Il sera détruit le 24 février 1944 ( 6 mois avant la libération de St PABU) pour faire place à la construction d’un bunker d’observation dont le modèle n’a pas été identifié. L’hôtel « les pins* « quand à lui a eu plus de chance: il était occupé, mais il fournissait des justificatifs afin de se faire régler les divers « frais d’occupations » que la troupe allemande occasionnait. Ces « notes de frais » étaient validées par la mairie de Saint PABU puis elles étaient réglées par la commandantur.
*Cet hôtel se trouvait au coeur de la position fortifiée RE2.
Au total c’est 4 documents sur ce sujet qui sont disponibles sous conditions comme décrit dans notre rubrique « ressources ».
Minage de KERVIGORN

Bonjour
Notre ami André Halbeher, nous fournis une analyse complète sur le minage de la pointe de KERVIGORN dont le nom de code était « Heckenrose » traduction : Rose sauvage.
Elle vous permet de bien comprendre le mode opératoire du champ de mines, de connaître le modèle de mines utilisés.
Cette analyse est utile pour se rendre compte de la précision du travail de minage. Vous pouvez télécharger le document dans son intégralité en suivant le lien. Aussi disponible en téléchargement dans la page « RESSOURCES »de ce site : Heckenrose
OPÉRATION « RHUBARB »
Matial Dol vit dans le Pays des Abers et a étudié les fortifications du mur de l’Atlantique. Il a fondé une association sur le sujet et a travaillé avec Alain Chazette, auteur de nombreux ouvrages. Dans le cadre de notre échange d’information, il nous fournit des documents exceptionnels, fruit d’un long travail de recherche. Fin 41 et début 42 des missions aériennes anglaises photographient les radars de saint PABU.
Ce dossier comprend 5 photographies ainsi que le rapport complet de la mission accompagné de plans et graphiques. Yves Blanchard analyse et traduit le dossier et croise les informations déjà en notre possession, notamment les calques de la collection G. Saouzet.
Nous y découvrons aussi un lien avec les opérations du Scientific Intelligence Service de Jones (Most secret war, p.197 / les bunkers de saint PABU, p.24 ).
L’ensemble des éléments est disponible sur le site, en échange d’informations.
La pointe de Kervigorn
Une belle découverte dans les archives : La carte allemande du point d’appui codé Re2, pointe de Kervigorn. Datée du 12 juin 1944, 6 jours après le débarquement, elle fait partie d’un dossier de minage nommé ELORN II/192 qui inclus le secteur de Saint- Pabu.
Très détaillée elle indique les champs de mines autour de la pointe et le minage de la plage de Béniguet. Nous y découvrons l’incroyable densité de barbelés et clôtures piégés installés par l’occupant. Les angles du bâtiment de « l’hôtel les Pins » servent de point de mesure pour positionner les espaces minés. Le mur nord de la maison « les Courlis » d’une hauteur d’1,70m délimite le nord de la position et cache un important champ de mine.
Une clôture piégée, allant du nord au sud jusqu’à la route longeant la ravine de Béniguet définie les limites de la position. L’entrée se faisait par la route au niveau de la maison « la folie ». Au cours de nos recherches nous avons découvert que les allemands se servaient du cadastre français pour travailler les cartes.
Remerciements à Hervé Farrant.
Correction historique
C’est dans un des classeurs de Marie ange le Gleau(voir l’article sur les archives de Marie Ange) que nous avons trouvé un document édité à l’occasion du 55éme anniversaire de la libération de Saint-Pabu. Cet article indique que « 3 radars de type Cotal autotractés » étaient installés dans le camp.
Vérifications faites, ce type de radar était de fabrication française. Dans un premier temps nous avons pensé que les allemands avaient récupéré ce radar comme prise de guerre… Mais ce type de modèle a été fabriqué partir des années 1950. Voici ce que nous raconte Yves Blanchard après avoir lu le document: « Les radars Cotal autotractés sont des radars français (Thomson) d’après la guerre, sortis dans les années 50. On peut penser que l’auteur de cet article le confond avec des Würzburg, petit modèle, effectivement mobiles, et utilisés (comme plus tard les Cotal) pour le pointage de la Flak ».
L’inventaire des bunkers de 1947
Troisième journée de recherche aux archives de Quimper en compagnie d’Hervé Farrant et Armel Colin. Nos recherches se sont concentrées autour de la correspondance entre la préfecture du Finistère et les mairies de Saint Pabu et Ploudalmézeau perdant la période d’occupation, ainsi que divers dossiers traitant du mur de l’atlantique. Une découverte de qualité dans une boite mise à notre disposition : L’inventaire des constructions allemandes daté de 1947 établis par le maire de l’époque (J. Bégoc) Composé de deux pages manuscrites, cet inventaire comptabilise 84 constructions de tous types allant des baraquements de plus de 50 mètres aux abris de 2m.
Une observation : dans un courrier du 17 mars 2009, la préfecture du Finistère demande à nouveau l’inventaire des cavités souterraines à la commune de Saint-Pabu. Le projet est de le mettre en ligne dans une base de données… 50 ans après le premier, l’inventaire a été refait, il est consultable à la mairie de Saint Pabu, mais la base de données n’a jamais vue le jour. (Archives mairie de St PABU)
Les archives de Marie ange
Dans mes recherches aucune piste n’a été écartée. C’est ainsi que régulièrement je me suis rendu au bar L’abordage, tenu par Madame Le Gléau Marie Ange dont le mari fut un temps le maire de Saint-Pabu.
Elle a pour habitude de conserver tous type de documents concernant la commune. C’est ainsi qu’elle m’ a fourni une quantité incroyable de gros classeurs que j’ai étudié. Une source d’information de qualité qui m’a donné l’occasion de découvrir de nombreuses informations sur le fonctionnement de la commune. J’y ai trouvé divers articles concernant les champs de mines que l’on retrouvait en nombre dans les environs. Les informations recueillies seront mises à disposition une fois traitées.
Visite aux archives départementales.
Archives départementales de Quimper :
Nous avons pu étudier les rapports de gendarmerie et la correspondance entre les administrations locales. Un retour dans le passé qui nous donne un aperçu de ce qu’était la vie sous l’occupant. Ces rapports sont une photographie de l’époque, ils nous ont permis de découvrir de nombreux indices qui viendront compléter nos connaissances. Par exemple: Saviez-vous que chaque commune faisait l’objet d’une notre des renseignements français (ministère de l’intérieur) dans laquelle était décrit la loyauté du maire et des habitants envers le régime de Vichy ?
Un incident tel que « sauter sur une mine » faisait l’objet d’une enquête et d’un rapport de plusieurs pages avec témoignages et regroupements des preuves auprès de la gendarmerie locale.
Une prochaine visite est programmée courant avril.